Pour la première sortie à la journée du groupe de randonneurs de l’Aphyllanthe, les organisateurs ont choisi un circuit autour de l’Eschine d’Aze sur le flanc sud-est du Mont Lozère. A part les paysages magnifiques, surtout par une journée de belle visibilité, ce site présente plusieurs points d’intérêt historique et géologique.
- D’abord, il y a les 2 puechs : 2 collines de marnes noires très arrondies assises sur le bord du plateau regardant vers Florac, la vallée du Tarn et les Couronnes du Causse Méjan. Avec presque la même forme et la même hauteur, comme on peut imaginer, ces collines ont stimulé les raconteurs d’histoires et légendes. Ces collines (ou puechs) ont des noms et peuvent s’appeler aussi des trucs, comme c’est fréquent en Lozère. Ce sont donc – le Truc des Bondons et le Truc de Miret.
- Ensuite, il y a l’Eschine d’Aze (Eschino d’Azé si l’on préfère) une autre colline très allongée en forme de dos d’âne – d’où le nom.
- Juste au nord des 2 Trucs, se trouve le valat de Brenou et la résurgence du Bramont (Tarn), une des rares rivières de France à être affluente de 2 cours d’eau majeur – dans ce cas le Lot et le Tarn. Cela se passe par une bifurcation des eaux du Bramont en amont sur le versant Lot, puis la perte d’une partie des eaux dans un aven et la résurgence des ces eaux sur le versant Tarn. Ce phénomène est connu de longue date et a même donné lieu à des querelles sur le partage de l’eau sur les 2 versants. Une décision administrative datant du 19e siècle règle encore le partage de ces eaux.
- Ensuite il y a Malbosc, village de montagne un peu perdu mais dans un site magnifique. Et pour finir il y a le hameau de Malaval, véritable bijou d’architecture des hameaux de montagne. Le hameau se situe en contrebas du Truc des Bondons et de l’aven de Malaval qui a été exploré par des spéléologues et qui aurait été relié autrefois au réseau souterrain du Bramont.
Qui dit réseau hydrologique souterrain, dit aussi pierres calcaires. La cham des Bondons est effectivement un plateau calcaire adossé au granite du Mont-Lozère plus à l’est. Sur ce plateau il y a environ 150 menhirs, certains couchés, plusieurs debout (ou remis debout), certains “christianisés”. Il s’agit d’un des monuments humains les plus âgés en France. Ces menhirs sont tous en granite. Il a fallu les transporter pour les ériger sur la cham des Bondons. Pourquoi ? Personne ne le sait.
Comme on voit, il ne manquait pas d’intérêt à cette rando. Cela donne hâte pour la suite…