Samedi 15 octobre, il faisait un peu moins chaud que les jours précédents ; c’était plus confortable pour une balade dans la nature accompagnée de Stéphanie Alexandre-Henry, pharmacienne et fine connaisseuse des plantes sauvages. En effet cela fait plus de 10 ans que Stéphanie accompagne des groupes à la découverte de la richesse de la flore gardoise. Cette fois, le but était de chercher des fruits sauvages de la garrigue.
Nous avons démarré au bord de la zone artisanale de Serviers-et-Labaume et après quelques pas nous sommes dans une zone humide en contrebas de la plaine du Lisson (ruisseau intermittent d’Aigaliers et Serviers).
Dès le départ nous observons l’inule visqueuse, une plante de plus en plus présente dans notre région depuis quelques années. Cette plante se voit à l’automne avec une profusion de fleurs jaunes de type aster sur des panicules dressées sur des tiges de 80 cm à 1 m. En fait la plante adore coloniser les terres dérangées, les friches et les bords de route. Stéphanie nous fait remarquer la plante en fleurs de même que la repousse très verte de la souche (sans doute grâce à la pluie – la seule – que nous avons eue vers le 15 septembre). Elle nous apprend aussi que la plante attire et héberge la mouche de l’olivier : à ne pas tolérer dans les oliveraies sous peine d’infestation.
Nous n’avons pas eu à marcher beaucoup pour découvrir autre chose : le poirier à feuille d’amandier pour commencer – poirier sauvage de la garrigue. Certains décident de goûter les fruits mais malgré un petit gout agréable de poire, ce fruit est très astringent donc pas comestible.
Ensuite c’est l’observation de l’armoise afin de la distinguer d’une autre plante très similaire (feuilles quasi identiques) et très allergisante – l’ambroisie. L’armoise se reconnaît surtout par ses hampes de fleurs incurvées vers le bas. Pour l’ambroisie, les hampes florales sont dressées à la verticale.
En poursuivant le chemin nous faisons la découverte :
- d’un spécimen isolé de l’épilobe à grandes fleurs roses, vaguement similaire à l’œillet,
- du févier d’Amérique, arbre avec de très grandes gousses et des épines extrêmement agressives sur le tronc et sur les branches,
- du filaire, plein de fruits – des petites drupes (fruit charnu à noyau) bleues,
- de l’odontite, plante presque invisible toute l’année sauf en automne avec ses petites fleurs jaunes,
- de la lampourde glouteron, avec des fruits en forme de petites capsules, couverts de petites épines à bout replié qui s’accrochent façon velcro au passant pour voyager et se semer plus loin,
- de la menthe aquatique, très très aromatique,
- de la bugrane épineuse, dans la famille des pois et fèves,
- des différents types de genévriers (cade, genévrier commun et genévrier de Phénicie, ce dernier, très toxique, et avec des écailles qui font penser au cèdre),
- des genets (le genet scorpion et le genet d’Espagne),
- et pour finir, du concombre d’âne.
Sur le spécimen observé de ce dernier, il y avait fleurs et fruits, sans doute à cause d’une remontée hors-saison. Le concombre, tout petit, non comestible mais très curieux, explose à maturité en projetant les graines jusqu’à 5 m. Heureusement nous n’avons pas été pris pour cible cette fois.
Un après-midi plein de découvertes en attendant la prochaine sortie au printemps !